Conservation, restauration de peintures murales et bois polychromes:

Fresques, mezzo fresco, détrempe, huile, sur supports d'enduit, de pierre, de toile, de bois...
Plafonds à la française, décors de boiseries, sculptures monumentales et mobilier liturgique...
Méthodologie de "restauration timide":
-respectueuse de l'oeuvre, sans résines ni produits écotoxiques
-produits naturels et aucune interprétation
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Bonjour chers visiteurs! J'ai créé ce blog afin de partager avec vous mon métier-passion.
Le Patrimoine, l'architecture, les objets qui nous entourent font partie de notre Histoire, que ce soit l'histoire de notre beau pays, ou une petite histoire qui a marqué une région, un village, l'un de nos ancêtres, et nous touche des années après...
Je me consacre coeur et âme à la sauvegarde de ce Patrimoine.
Conserver, restaurer, c'est soigner, préserver...
Et aimer, respecter.


vendredi 18 novembre 2011

Restauration d'une polychromie sur bois.

Quelques étapes de la restauration d'une peinture du début XVIIIème, représentant un saint.
C'est une petite huile sur dorure, support bois, qui avait subit une "réparation" maladroite et avait été patinée et bronzinée...

Avant restauration.


Ici on voit les zones abîmées: encrassement, mauvaise restauration et brûlure.


Détail d'une zone à "dérestaurer".


Nettoyage en cours.


Après nettoyage du saint... reste le cadre à terminer.


Après nettoyage, refixage et colmatage des lacunes.


Retouche en cours: je n'ai pas restitué le visage, n'ayant pas d'informations.
Comme vous le savez, je n'interprète jamais et respecte ainsi l'intégrité de l'oeuvre.


Détail de la retouche "a tratteggio".

2 commentaires:

  1. Bravo... Mais je reste partagé sur le problème de restitution... Quand vous avez la partie gauche d'un visage, est-ce une réelle trahison de peindre la partie droite ? Je ne crois pas. Que reste-t-il d'authentique (d'origine) de la Cène de Leonard, par exemple, ou de certains Breughel qui sont en restauration perpétuelle depuis le xVI° ? Pratiquement rien... Qu'est-ce qui est important "l'intégrité de l'œuvre" ou l'œuvre ? Ce que le spectateur peut en retirer ? Les œuvres ne sont pas le Saint Sacrement... sacrées, inviolables... Dieu sait que j'aime et respecte la peinture ancienne, mais je les sais, je les veux vivantes... Et si dans cent ans, à Dieu ne plaise, il est nécessaire de restaurer un de mes tableau non encore oublié, j'espère que le restaurateur osera interpréter le manque avec respect, liberté et intelligence...

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  2. François je comprends votre sentiment, mais il y a justement eu tellement d'abus, d'interprétations, que lorsque le sujet se suffit à lui-même, que sa lecture est évidente, pourquoi réinventer quelques chose là où le temps a laissé sa marque, sans justement dénaturer l'oeuvre? Je parle bien sûr de sujets historiés. J'ai déjà restitué des décors sans me poser cette question. J'ai eu aussi à faire face, lors d'un nettoyage d'une superbe peinture flamande du XVème siècle à des restaurations abusives, avec interprétations du sujet: transformation totale des expressions des visages, drappé de robe pour recouvrir le sac de pommes-de-terres d'une paysanne, décor d'architecture recouvert d'une couche de noir... Ce fut une terrifiante dé-restauration! La Cène, de Léonard, a eu aussi dernièrementnécessité un petit démaquillage tellement certaines zones devenaient floues à force d'interprétation et de retouche. Mon discour est donc qu'il faut savoir s'arrêter à temps. Alors, lorsque la beauté, l'âme de l'oeuvre est toujours présente, pourquoi en rajouter? Elle peut être si belle avec quelques marques du temps, comme un visage: sali ou grimé il est nettoyé, blessé il est soigné, mais cette petite cicatrice, là, sur la pommette gauche, a-t-elle vraiment besoin de chirurgie réparatrice?
    Vos oeuvres, François, que j'apprécie au plus haut point, mériteraient tout de même je pense qu'on leur inflige ce traitement thérapeutique doux et réfléchi! Car même blessées, je sais qu'elles resteraient belles et pures.
    Amitiés,
    Sabine.

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