Conservation, restauration de peintures murales et bois polychromes:

Fresques, mezzo fresco, détrempe, huile, sur supports d'enduit, de pierre, de toile, de bois...
Plafonds à la française, décors de boiseries, sculptures monumentales et mobilier liturgique...
Méthodologie de "restauration timide":
-respectueuse de l'oeuvre, sans résines ni produits écotoxiques
-produits naturels et aucune interprétation
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Bonjour chers visiteurs! J'ai créé ce blog afin de partager avec vous mon métier-passion.
Le Patrimoine, l'architecture, les objets qui nous entourent font partie de notre Histoire, que ce soit l'histoire de notre beau pays, ou une petite histoire qui a marqué une région, un village, l'un de nos ancêtres, et nous touche des années après...
Je me consacre coeur et âme à la sauvegarde de ce Patrimoine.
Conserver, restaurer, c'est soigner, préserver...
Et aimer, respecter.


Ma vision de la restauration

La peinture murale et la polychromie sont une expression culturelle de la création humaine à travers l'Histoire.
Ces dernières années, avec l'évolution des doctrines de restauration, les spécialistes comme le grand public se sont intéressés à la peinture murale comme témoin de cette Histoire.
En effet, avec l'art rupestre, l'homme a laissé trace de son évolution. Au fil des siècles, la peinture murale est devenue partie intégrante de l'architecture, soit dans un souci de mise en valeur du monument, dans un but purement décoratif, soit pour instruire les fidèles comme on peut le voir dans les églises dès l'époque romane.
La polychromie, elle, s'est faite art décoratif par excellence, appliquée sur sculpture, mobilier, textile, verre...
Elle ne cesse aujourd'hui encore d'évoluer avec notre quotidien.

Notre patrimoine est une trace de notre Histoire, de notre évolution: sociale, culturelle et artistique.

Le temps et ses méfaits dégradent ce patrimoine qui, sans intervention, finirait par disparaître.
La conservation ‑ restauration d'un objet ou d'un monument est nécessaire pour sauvegarder son intégrité matérielle et respecter sa signification culturelle, historique et artistique.

Pour moi, restaurer le patrimoine est bien entendu un métier de passion, mais aussi d'humilité et d'engagement: en aucun cas des notions comme la création ou l'interprétation ne doivent intervenir.
Je suis fidèle à la déontologie de la restauration et ce que je nomme son triangle d’or : lisibilité, visibilité, réversibilité. 
En effet l’œuvre sur laquelle nous sommes intervenus doit rester lisible : garder son origine artistique et matérielle. 
La restauration que nous avons faite doit être visible par l’œil averti : enduits lacunaires en léger sous-niveau, retouche picturale effectuée « a tratteggio ». 
Enfin elle doit évidemment être réversible, afin qu’une restauration future puisse être faite sans difficulté et que notre intervention n’altère pas le support.

Mon attachement à la déontologie me fait ajouter un terme qui n’est pas encore suffisamment employé en France mais que je partage avec plusieurs confrères italiens et qui peut paraître étrange si l’on n’en connaît pas le sens exact pour mes interventions , c’est « timidité »: je suis très attentive à la maîtrise de mon geste lorsque je prends soin d’une œuvre, et j’ai toujours conscience qu’il faut savoir s’arrêter, c’est là tout l’intérêt de ce terme, qui m’a été soufflé par un architecte italien, Marco Ermentini , auteur du livre « restauro timido » qui reflète complètement  ma pratique.
En effet, j’aime comparer le travail d’un restaurateur avec celui d’un médecin, d’un chirurgien : le diagnostic établi, il y a un travail de soins, nettoyage,  consolidation,  avec l’usage de scalpels,  bâtonnets d’ouate, seringues, facings (pansements) ; ensuite la restauration picturale est comme une chirurgie esthétique, et c’est là qu’il ne faut pas dévier et faire de la chirurgie réparatrice et non plastique ! J’essaye donc d’intégrer en France cette notion de « restauration timide » visant à respecter totalement les œuvres et leurs auteurs, ainsi que ceux qui ont la responsabilité de les préserver. Un restaurateur se doit d’être  humble et engagé: en aucun cas des notions comme la création ou l'interprétation ne doivent intervenir, sauver et protéger les œuvres d’art doivent être les motivations premières.

Lorsque j’ai terminé mon travail de restauration, je conseille alors le propriétaire en conservation préventive, c’est-à-dire que je l’aiguille sur les procédures  de prévention afin d’éviter d’autres altérations et ainsi pérenniser l’œuvre : température ambiante et taux d’hygrométrie,  prévention des ultra-violets, pollutions, etc…
Passionnée par ce que je nommerais une vocation plutôt qu’un métier, j’établis toujours une relation de pleine confiance avec le propriétaire de la polychromie que je restaure, afin de partager avec lui la sensibilité propre à l’approche intime que j’ai avec l’œuvre lorsque je la soigne : ainsi le lien qu’il y avait au départ entre eux est renforcé et je sens alors que j’ai mené ma mission à terme.

Pour résumer, je dirais que mon rôle est de conserver en priorité, de bloquer les altérations d'un bien, d'améliorer si besoin sa lisibilité en respectant sa création originale, puis de m’assurer qu’il sera pérennisé.
C'est la protection et la mise en valeur du bien qui doivent être les motivations premières.
Mon objectif est de conserver en priorité, de bloquer les altérations d'un bien, puis d'améliorer si besoin la lisibilité du décor en respectant la création originale, réversibilité et traçabilité étant mes règles  d'or.
J'espère ainsi assurer sa pérennité et contribuer à sa mise en valeur.

Mon rôle de restauratrice est donc de défendre, préserver et valoriser le patrimoine et ainsi d'assurer sa transmission aux générations futures.